Une trop bruyante solitude de Hrabal
Une trop bruyante solitude
interprétée par Frédéric Faure d’après le roman de Bohumil Hrabal
SAMEDI 9 NOVEMBRE à 20h30
et DIMANCHE 10 NOVEMBRE à 17h30
HRABAL un des grands noms de la littérature tchèque du 20ème siècle !
Frédéric FAURE, comédien et auteur, l’a adaptée et en propose une lecture théâtralisée.
Le grand écrivain tchèque Bohumil Hrabal nous livre une Fable tragi-comique à l’imagination baroque inoubliable. F
L’ouvrier ivrogne et solitaire Hanta presse dans sa cave des livres et du vieux papier. Les ouvrages qu’il sauve de la destruction et entasse chez lui menacent de l’engloutir.
Voilà trente-cinq ans que je presse des livres et du vieux papier, trente-cinq ans que, lentement, je m’encrasse de lettres, si bien que je ressemble aux encyclopédies dont pendant tout ce temps j’ai bien comprimé trois tonnes ; je suis une cruche pleine d’eau vive et d’eau morte, je n’ai qu’à me baisser un peu pour qu’un flot de belles pensées se mettent à couler de moi…
Ainsi commence le monologue d’Hanta écrit par l’un des plus grands écrivains tchèques du XXe siècle. Bohumil Hrabal savait qu’il tenait là, en une centaine de
pages, de quoi résumer une existence vouée aux livres. « Je ne suis venu au monde que pour écrire Une trop bruyante solitude », confiait-il avec cet humour bien à lui.
À Prague, en 1976, le texte de cette fable tragi-comique et grinçante circule sous forme de « samizdat » (publication clandestine). Pour combattre le régime totalitaire en place, ou simplement le supporter, les armes de Hrabal resteront toujours l’ironie et la dérision. A propos de cette histoire d’un ouvrier recyclant le vieux papier d’ouvrages interdits destinés au pilon, on a parlé de cri de révolte contre une société gouvernée par l’esprit de censure. Et c’était juste, mais l’ampleur poétique et la vitalité de l’écriture de Hrabal dépasse largement le cadre politique, pour s’aventurer avec une ivresse joyeuse à des hauteurs métaphysiques.
Milan Kundera caractérise bien la manière de Hrabal : « Il est l’une des incarnations les plus authentiques de la Prague magique ; c’est l’incroyable mariage de l’humour plébéien et de l’imagination baroque. »
Ce fils de brasseur aime perdre ses personnages dans le flux incessant de leur monologue. L’ouvrier Hanta mêle allègrement sous sa presse Schopenhauer et le
roman de gare, pour en extraire le jus qui sauvera le monde de sa noirceur d’encre.
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Frédéric Faure: lecteur, interprète
Auteur des textes Calaisiennes (Po&sie, 1993), Vert secret (remue.net, 2010) et Carnet de brouillard dissipé (Europe, 2013) et comédien pour les compagnies Théâtre de Buée et Groupe Expir, il a joué et monté un spectacle adapté du roman de Raymond Federman, La Fourrure de ma tante Rachel, et un autre tiré de la pièce de Serge Valletti, Monsieur Armand dit Garrincha.